Walter Barrientos

 

              Dans les œuvres de l'artiste péruvien Walter Barrientos, la force du dessin anime des personnages, des êtres, des animaux, aux formes courbes et ondulantes. Les lignes de contour sont très présentes, ainsi que les incisions (qui font le lien avec son travail de gravure). Elles structurent des figures mouvantes évoluant librement dans l’espace, avec des coloris puissants qui nous emmènent dans un monde onirique.

             Dans cet univers, le signe et l’image s'entremêlent dans une relation étroite avec la gestuelle de l'artiste. L ’image picturale domine, mais l’inscription, le texte, ainsi que l’entaille, voire la lacération, sont également présents.

L’écrit est un support sur lequel il s’appuie, support physique mais aussi symbolique. Des textes : bulletins de salaires, cartes, plans, lettres, vieux journaux…, évocateurs de moments de vie concrets, suggèrent d’autres récits comme ceux qui peuplaient les lectures familiales de l'artiste, ou des écrits oubliés comme l’écriture Quechua, perdue durant la conquête.

            Ainsi, ses œuvres nous content des histoires, des histoires où l’homme et l’animal sont souvent associés, des histoires où la Nature est là, des images où la richesse de la civilisation andine se raconte et où se réunissent le réel et le rêve.

 

Texte de Jean-Louis Auge

Conservateur en chef des musées Goya et Jaurès :

     « Walter Barrientos pourrait à merveille correspondre à cette image occidentale de l’artiste latino-américain. Un de plus, dirait-on, enfermé dans ses racines précolombiennes, la déchirure de la conquête espagnole, l’identité bafouée.

Comme il nous est facile et aimable de penser de la sorte d’autant plus que la couleur est au rendez-vous sur les œuvres. Tout pourrait concorder jusqu’à son apparence physique noble, ce sourire que les peuples d’Amérique latine possèdent et qu’ils arborent même en parlant des choses tragiques.

         Pourtant à mieux s’y prendre et en l’écoutant, nous voici dans une autre sphère. D’abord, nous dit-il j’ai été berger. La plupart d’entre nous ne savent pas ce que cela veut dire désormais car il n’en existe plus beaucoup et que l’on suit de savantes études pour ce faire. Dans les Andes ce sont de tout jeunes gens que l’on charge de cette responsabilité au milieu d’un décor lunaire. Il y fait froid et les seuls compagnons que l’on a sont les pierres et les étoiles la nuit. Walter Barrientos a donc fait, là-bas, l’apprentissage de la solitude la plus forte, celle qui se tient à votre coté sans relâche ni trève, sans autre son que le son de sa propre voix.

Comme tous les jeunes gens il a rêvé d’une autre vie ; là-bas les policiers, les prêtres sont respectés, pourquoi ne pas être l’un deux. Mais c’était sans compter avec le hasard des rencontres. Une gravure colportée par un marchand ambulant fut à l’origine de sa vocation d’artiste. Il devient donc graveur et professeur de gravure, cette discipline si exigeante qui allie la précision du geste, du dessin et de la notion du temps qui passe.

Depuis la montagne le jeune homme est donc, comme le fait le fleuve depuis sa source, descendu vers la plaine et les villes. Il a vu, comme nous tous, ce qui s’y passe avant de traverser l’immense océan pour parvenir jusqu’au lieu où il vit désormais dans le sud de la France. « Ce fut comme une mort » confie-t-il. Imaginons sans peine ce que l’on peut ressentir lorsque l’on vient d’un pays où la survie demande tant d’efforts ! Tous les repères sont abolis, tout est complexe et incompréhensible. Walter Barrientos, à sa manière, a vécu un second descubrimiento tout comme ses ancêtres face aux conquistadores. L’époque a changé mais la violence n’en est pas moins présente puisque nous savons si bien tout expliquer.

Si les couleurs chaudes sont présentes dans ses peintures ou sur les œuvres sur papier, nous y trouvons aussi l’affrontement et les gestes quotidiens. Les animaux s’y associent à la forme humaine esquissée comme une permanence de ce qui était autrefois notre façon de vivre, proche de la Nature. La notion d’espace en trois dimensions n’a souvent pas lieu d’être car ce qui compte demeure le symbole, le souvenir, la recherche du nouveau langage. Walter Barrientos explore donc de nouveaux rivages, très loin de ce monde qui était le sien. Tout un monde lointain pas tout à fait défunt et dont les images, semblables au rêve fugace, viennent se poser sur des supports déjà pétris d’histoire. Ainsi de vieilles partitions de musiques, des livres de comptes tenus de patiente façon sont devenus autre chose de plus précieux encore…

          Mais c’est au contact des enfants que Walter Barrientos se révèle comblé. Avec eux qui manient toutes sortes de matières et de couleurs, il fait venir désormais des êtres fantastiques de la forêt, les signes des pistes, l’ancêtre fait de pierres et de coquilles, le lama bariolé. Tout d’un coup va surgir une tête selon Chagall…

          Que savons-nous du cheminement des forces sensibles ? Elles sont plus que l’apparence triviale du monde, où tout n’est que quête du pouvoir et imitation, le véritable moyen d’accomplir. Les montagnes et le ciel ont fait du berger un artiste en devenir ; les enfants qui sentent la moindre discordance le portent déjà vers l’or des dieux. »

Jean-Louis Augé

Conservateur en chef des musées Goya et Jaurès à Castres

Membre de l’Académie San Fernando

 

Parcours :

Né en 1960 à Cuzco, Pérou

1981-82     Ecole Nationale des Beaux Arts de Lima (Pérou)

1982-85     Ecole Supérieure des Beaux Arts de Cuzco (Pérou)

1985          Diplôme National de Gravure et Dessin,
                  Ecole Supérieure des Beaux Arts de Cuzco.

1986-88     Professeur principal de gravure à l’Ecole des Beaux-Arts de Cuzco.

1987          Prix Inkar du Meilleur Artiste Graveur Péruvien

1988          Invité à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier,
                  pour une spécialisation en gravure.

1988-91     Professeur de gravure à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier.

EXPOSITIONS PERSONNELLES  :

2022    Galerie Morellon, Biarritz

2019    Galerie Morellon, Biarritz

2016    Galerie Morellon, Biarritz

2015-23Atelier-galerie à Toulouse

2014    Galerie Morellon, Toulouse

2012    Galerie Morellon, Toulouse

2010    Galerie Morellon, Toulouse

2008      Galerie NB, Viborg, Copenhague
                Galerie Morellon, Toulouse.
2007      Galerie NB, Roskilde, Copenhague

                Galerie Hélène Trintignant, Montpellier

                Atelier St Honoré, Paris
2006      Galerie NB, Copenhague

                Atelier St Honoré, Paris
2005      Galerie NB, Copenhague 

                Galerie Betambourg, Luxemboug

2002-04Galerie NB, Viborg Danemark

                Atelier St Honoré, Paris

                Galerie Midi, Rotterdam

2001      Galerie Hélène Trintignant, Montpellier

                Galerie NB, Viborg Danemark

                Atelier St Honoré, Paris

                Galerie Midi, Rotterdam

2000      Galerie Midi, Rotterdam

                Art Works, Amsterdam

                Galerie NB, Vitborg Danemark

                Atelier St Honoré, Paris

1998-99 Galerie Betambourg, Luxemboug

                Arte Latino, New-York

                Espace Croix-Baragnon, Toulouse

1997      Galerie St Marcel, Paris

                Galerie Trapecio, Lima

 

EXPOSITIONS collectives  :

2020       Musée Goya, Castres

2014       Musée Goya, Castres

2011       Musée Goya, Castres

2008       Musée Goya, Castres

2001-07  Galerie Jonas, Paris

                 Galerie Ema Dart, Paris,

                 Galerie Escuela Bellas Artes, Cuzco Pérou

                 Galerie J-Bastien Art, Bruxelles

                 Galerie Seiller, St Paul de Vence






 

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