Viviane
FAIVRE VELLA
Artiste plasticienne
J'aime l'exigence de cette artiste forte comme un secret et plus
tendre que l'aveu.
Née en sachant dessiner, Viviane FAIRE VELLA aurait pu marauder
des succès immédiats s'il n'y avait aussi chez elle, inné, un courage
qui la détourne des horizons à plafond bas.
Elle sait comme personne attraper une attitude, celle des musiciens,
une faille ou une suite des éléments, un regard … Elle joue comme
on chante, elle peint comme on vit. Et puis, elle quitte la compagnie,
pour une traversée solitaire des miroirs; les apparences, elle les
dépasse, elle les brise, elle les enserre de bandelettes, elle les
noie dans des cascades de drapés et de plis, de matières et de lignes
brisées. Après le passage, restent les traces : art suprême, le
dessin, la composition, le rythme, la palette délivrent un poème
fulgurant ou sensible.
A quoi s'appliquent ces exercices périlleux ? À la figure humaine,
aux paysages ou aux thèmes de son choix, bien évidemment.
L'artiste a franchi l'étape des anecdotes, celle des masques, celle
des noces ironiques ou nostalgiques. Avec les séries d'endormis,
de nus, d'éclatés, de cloisonnés, de suites abstraites, elle atteint
des réussites superbes.
Un jour viendra où ces personnages qui dérangent, monumentaux et
hors du temps, désirables et inquiétants se retrouveront à l'intérieur
de ces lieux de mémoire, de ces chambres du mystère que sont les
intérieurs ou les paysages du rêve imaginés par Viviane FAIVRE VELLA.
Elle construit ses poèmes avec une lenteur concertée; son talent
n'a pas fini de nous surprendre avec ce goût de chambres et de vitrines,
de couloirs et d'ateliers, de pinceaux et de voilettes, de jardins
fous qu'il porte en lui, parfum vivant dans le vent venu.
Elle façonne le visible par l’abstrait et livre des paysages foudroyants
ou sereins aux compositions rigoristes ou épurées, aux rythmes et
aux palettes harmonieuses ou délirantes.
La peinture de Faivre Vella a toujours un sens, sinon plusieurs
et un objectif : vous apporter le rêve et la poésie.
N'enfermons pas cette artiste dans la première cage venue d'une
école, elle aurait vite fait de tordre les barreaux et de s'en échapper,
sur la pointe des pieds, le sourire aux lèvres, ni vu, ni connu
!
François BERGOT
Inspecteur général des Musées de France
conservateur en chef des musées de Rouen.
>>>
retour
|